« Pour améliorer sa capacité d’innovation,
il faut créer les conditions favorables pour recevoir
le baiser de la muse. »

LE BAISER DE LA MUSE

Créativité (n. f.): qualité favorisant la résolution de problèmes qui peut être développée chez n'importe quel individu. (In: Dorsch, dictionnaire de psychologie).

La créativité n’est pas le fruit du hasard, mais d’un processus en quatre étapes. La première (imprégnation) est une phase de réflexion intense. La deuxième (incubation) consiste à se détourner volontairement du problème posé en s’adonnant à une occupation à première vue sans aucun rapport. Or, c’est justement dans ces moments d’inactivité que surgissent les pensées susceptibles de se transformer en solutions.

Celles-ci jailliraient tout droit du subconscient. Cette étape est donc capitale pour passer à la troisième (illumination), point phare du processus créatif, qui ouvre la porte à la résolution du problème. C’est l’instant où l’on accueille le baiser de la muse.

Vient enfin un quatrième moment (évaluation), où il s’agit d’établir la viabilité de la solution en question. Ce processus a amené le mathématicien et physicien grec Archimède (287-212 av. J.-C.) à trouver le fameux principe qui porte son nom. Le roi Hiéron l’avait chargé de vérifier si sa couronne était réellement en or pur, sans l’abîmer bien entendu. Notre savant réfléchit un long moment avant de s’octroyer une pause pour se rendre aux bains. Il plongea dans une baignoire remplie à ras bord et il la fit déborder. C’est en comprenant que son immersion avait déplacé une partie du liquide que la solution à son problème lui apparut. Il serait alors sorti entièrement nu dans les rues de Syracuse en s’écriant «Eurêka! Eurêka!» («J’ai trouvé!»).

On ignore si cette anecdote a un fond de vérité. Ce qui est sûr en revanche, c’est que pour améliorer sa capacité d’innovation, il faut créer les conditions favorables pour recevoir le baiser de la muse.


psychoscope

Texte tiré de la revue
«Psychoscope» du mois de
juin 2016. Nous remercions
la rédaction ainsi que son
auteur, Joël Frey, de nous
avoir autorisé à nous servir
de leur article.